Le programme québécois de récupération et valorisation des pneus hors d’usage remonte à 1993. Mais les processus ont peu évolué au fil des ans. C’est ce qui a motivé Pierre-Olivier Labrecque à fonder son entreprise de collecte de pneus usés, TPOL, située à Saint-Lambert-de-Lauzon sur la rive-sud de Québec. Au début, l’entreprise se limitait à la collecte et au transport des pneus. Mais au fil des ans, TPOL s’est intéressé à l’ensemble du processus, du ramassage à la valorisation.
Par Claude Boucher - Photo : Sonya Messier - Mayacom
« Ce qui me stimule, ce n’est pas tant le caoutchouc, la matière, mais le progrès qu’on peut y apporter », nous explique Pierre-Olivier Labrecque. « Il y a eu peu d’évolution là-dedans. Le système de collecte et une partie du système de recyclage des pneus étaient loin d’être optimisés. Moi, ce que je voulais faire, c’était d’offrir le service complet, la logistique, de la collecte au traitement. Je voulais amener une évolution au système de collecte et recyclage. »
L’entreprise a d’abord travailler à améliorer le processus de collecte et transport, en adaptant camions et remorques pour mécaniser le ramassage des pneus. TPOL a d’ailleurs développé ses propres remorques, pour mieux répondre aux besoins de ce transport spécialisé. Elle s’est aussi attaquée à un marché très peu desservi, celui des gros pneus miniers.
« Les services proposés pour traiter les pneus miniers, il n’y en avait pas beaucoup. C’était un problème majeur, les gens ne savaient pas quoi en faire, en faisait des montagnes. J’en suis venu à développer une solution. »
Au-delà du transport, c’est tout le traitement des pneus et autres produits contenant du caoutchouc, comme les courroies de convoyeur ou les tapis de dynamitage, qui a été revu par TPOL. De la découpe initiale des pneus de grande dimension à la modification des systèmes de broyage et déchiquetage, Pierre-Olivier Labrecque a tout revu pour améliorer l’efficacité et la rapidité du système de traitement.
Un marché et une entreprise en expansion
La récupération des pneus usés demeure le nerf de la guerre. Pierre-Olivier Labrecque souligne qu’avec sa capacité actuelle, son entreprise pourrait traiter et valoriser deux fois plus de pneus. TPOL a d’ailleurs récemment élargi son territoire de collecte à l’Ontario et au Nouveau-Brunswick.
Le caoutchouc récupéré sert entre autres de combustible alternatif pour les cimenteries et les papetières, mais les débouchés pour valoriser les pneus usés sont multiples, notamment avec les revêtements de terrains sportifs et les aires de jeu.
Pour répondre à ces besoins grandissants, TPOL entreprend cet automne la construction d’une toute nouvelle usine adjacente à l’usine actuelle, qui permettra la production de poudrette de caoutchouc, un produit plus polyvalent pour donner une deuxième vie aux pneus.
« On va continuer dans le combustible alternatif, car c’est quand même une belle solution pour les cimenteries et papetières. Mais on veut aller plus loin, en faisant de la poudrette. La demande est forte pour ce produit, et nous voulons être capable d’y répondre. »